Santé et bien-être

Comprendre l'intégration des personnes handicapées sur le lieu de travail

La thérapeute Katherine Ridolfo parle des idées fausses sur les personnes handicapées.

Taches d'encre
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26 juillet 2021
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Une femme blanche est assise dans son fauteuil roulant à une table tout en travaillant sur son ordinateur portable.
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https://www.inkblottherapy.com/post/understanding-disability-inclusion-in-the-workplace

Avis de non-responsabilité : Cet article contient des directives ou des conseils qui ne sont pas destinés à l'autodiagnostic ou au traitement. Aucun contenu ne doit être utilisé comme substitut à l'avis direct d'un professionnel qualifié tel que votre médecin ou un professionnel de la santé mentale. Veuillez demander l'aide d'un professionnel certifié pour les symptômes que vous ressentez.

Si vous êtes en situation de crise et avez besoin d'un soutien immédiat, composez le 911 ou rendez-vous à l'urgence la plus proche. Vous pouvez également contacter le Service canadien de prévention du suicide au 1-833-456-4566 (24/7). Pour les résidents du Québec, composez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553).

S'il existe de nombreux "ismes" (sexisme, racisme, âgisme, etc.), une forme de discrimination est rarement abordée : la discrimination fondée sur la capacité physique.

Le capacitisme est la discrimination et les préjugés sociaux à l'égard des personnes handicapées, fondés sur la croyance que les capacités typiques sont supérieures. Elle peut se manifester sous diverses formes et dans divers contextes, notamment par des micro-agressions, des stéréotypes ou des pratiques de recrutement discriminatoires au travail. Malheureusement, une grande partie de cette discrimination n'est pas combattue, principalement en raison d'un manque général d'éducation et de compréhension. 

Les expériences de discrimination et d'oppression ont des effets négatifs sur la santé mentale. Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), les adultes handicapés déclarent souffrir fréquemment de détresse mentale presque cinq fois plus souvent que les adultes non handicapés. Pour favoriser le bien-être mental de leurs pairs handicapés, les entreprises peuvent prendre des mesures pour créer un lieu de travail sûr et accessible.  

Nous avons interrogé Katherine Ridolfo, travailleuse sociale agréée spécialisée dans le travail avec les personnes handicapées, sur les idées fausses concernant les personnes handicapées, les types de discrimination auxquels elles sont confrontées et la manière dont les lieux de travail peuvent être plus inclusifs. 

Idées fausses sur le handicap et le capacitisme sur le lieu de travail

De nombreuses idées fausses sur les personnes handicapées peuvent perpétuer le capacitisme sur le lieu de travail. L'une des idées fausses les plus courantes, selon Mme Ridolfo, est que tous les handicaps sont visibles. "Les gens pensent que les handicaps sont toujours visibles et qu'il est facile de savoir si quelqu'un en a un, mais ce n'est absolument pas vrai", dit-elle. Par exemple, une personne en fauteuil roulant peut être facilement identifiée comme ayant un handicap physique, alors que les difficultés rencontrées par une personne souffrant d'une maladie mentale ou d'un trouble de l'apprentissage peuvent passer inaperçues. Ce manque de sensibilisation peut créer des obstacles à l'accessibilité lorsque les handicaps non visibles ne sont pas pris en compte ou accommodés. 

Une autre idée fausse qui conduit à la discrimination sur le lieu de travail est que le travail des personnes handicapées a moins de valeur : "Dès le recrutement, même si une personne est qualifiée, elle peut se voir refuser un emploi en raison de son handicap", explique M. Ridolfo. Mais les défis ne s'arrêtent pas au recrutement. "Les disparités salariales sont également courantes, en particulier chez les personnes souffrant d'une déficience intellectuelle. Même si elles font le même travail, qui est significatif, elles obtiennent un revenu beaucoup plus faible." Selon le gouvernement du Canada, les personnes identifiées comme ayant un handicap léger gagnent 12 % de moins que les autres, et celles ayant un handicap grave 51 % de moins. Cette discrimination s'étend également aux possibilités de promotion : "[Les décisions de promotion sont] souvent basées sur des hypothèses de ce que les gens peuvent et ne peuvent pas faire ; et par conséquent, le travail des personnes handicapées peut être moins valorisé", dit-elle. 

5 façons pour les organisations de créer un lieu de travail plus inclusif 

Alors que nous passonsun tiers de notre vie au travail - dans desrôles qui peuvent façonner notre vie sociale, notre image de nous-mêmes et nos possibilités économiques - il est essentiel que nous nous sentions tous en sécurité et soutenus au travail. Si vous êtes un employé ou un employeur qui cherche à créer un lieu de travail plus sain et inclusif pour vos pairs handicapés, voici quelques mesures que vous pouvez prendre.

1. S'adapter aux législations sur l'accessibilité

La Loi sur l'accessibilité du Canada et l'Americans with Disabilities Act sont des lois fédérales qui visent à éliminer les obstacles à l'accessibilité et à élaborer une législation qui assure une plus grande inclusion des personnes handicapées. Selon Ridolfo, "ce sont les cadres que les employeurs peuvent utiliser pour commencer à mettre en œuvre des pratiques plus accessibles sur leur lieu de travail." 

2. Éducation

Mme Ridolfo mentionne que l'éducation et la compréhension des handicaps sont essentielles pour créer un lieu de travail plus inclusif et plus solidaire. "Il doit y avoir une adhésion de la part des dirigeants, qui se répercutera en fin de compte sur les activités de l'entreprise", dit-elle. Faites votre part pour vous renseigner sur les différents types de handicap et les défis uniques auxquels ces personnes peuvent être confrontées.

3. Mise à disposition de logements

Selon M. Ridolfo, l'inaccessibilité est une autre façon dont les lieux de travail peuvent être discriminatoires. Pour lutter contre ce phénomène, les employeurs doivent prévoir des aménagements pour les personnes qui ont besoin de pauses supplémentaires ou qui travaillent exclusivement à distance. Elle mentionne que "ces aménagements doivent être adaptés de manière presque individuelle dans la mesure du possible." 

Mme Ridolfo présente également l'idée d'"espaces utopiques universels" où chacun a un accès égal à toutes les fonctions et activités de l'espace de travail, quelles que soient ses capacités. "Pour certains, cela peut signifier des choses comme des salles de bains et des ascenseurs accessibles", dit-elle. "Pour d'autres, un 'espace utopique universel' peut inclure un soutien technologique supplémentaire, des dispositifs assistés ou des services d'interprétation (comme l'ASL) si nécessaire."

4. Utilisation d'un langage inclusif

"Nous devons vraiment faire un effort pour utiliser la bonne terminologie", dit Ridolfo. "Nous n'avons pas toujours les bonnes réponses, et nous ne le saurons pas toujours". Elle nous encourage à nous renseigner sur les préférences personnelles de nos pairs et à les inclure dans les conversations sur la promotion d'environnements de travail plus inclusifs.

M. Ridolfo encourage également le personnel à utiliser le"langage des personnes d'abord", qui met l'accent sur l'individualité des personnes handicapées plutôt que de les définir principalement par leur handicap. Il s'agit notamment de parler d'une personne souffrant de dépression ou d'un handicap plutôt que de "personnes souffrant de troubles mentaux" ou de "personnes handicapées". Le langage est insidieux et façonne la pensée des gens : Il est essentiel d'utiliser la terminologie correcte et de rester éduqué pour mettre fin à la perpétuation de l'ableisme sur le lieu de travail.

5. L'égalité de reconnaissance

Reconnaître les contributions de tous les employés, quelles que soient leurs capacités, est essentiel pour créer un lieu de travail inclusif. "Bien souvent, le travail des personnes handicapées est considéré comme ayant moins de valeur que les autres. Les employés peuvent ne pas être considérés comme égaux, [par exemple] lorsque la possibilité d'accélération de carrière est différente", explique Ridolfo. "Il est crucial de rendre les choses accessibles dans leur ensemble. Par exemple, s'il y avait une sorte de concours, les employeurs devraient le rendre inclusif afin que tout le monde puisse y participer."